Thème : « La ville durable africaine : entre utopie et réalité »
Lieu : Douala,
Dates : 14, 15, 16 décembre 2023
Langues de travail : français, anglais et Duala
La renaissance de l’Afrique tant attendue se consacre pour l’instant beaucoup plus sur la
prospective, qui a l’ambition de détecter les éléments explicatifs de l’évolution d’une société afin d’élaborer des outils de prévision que dans la réalité. Dans un monde de plus en plus africain, l’Afrique subsaharienne est déjà un acteur majeur de la démographie de la planète. « La contribution de la région à l’augmentation de la population mondiale s’accroîtra encore considérablement, passant de 11 % entre 1960 et 1980 à 16 % entre 1980 et 2000, puis à 28 % entre 2000 et 2020, pour atteindre près de 50 % entre
2020 et 2050 » (Tabutin, & Schoumaker, 2020, p 224). Il est aujourd’hui clairement établi que la croissance démographique interagit avec l’économie, le social, le culturel et la protection de l’environnement. Après avoir subi des années d’ajustement structurel, les pays d’Afrique ont inauguré un modèle néolibéral de croissance forte mais sans développement réel, qui se traduit surtout par une urbanisation rapide et anarchique. « Alors que seulement 15 % de la population vivait en ville dans les années 1960, le taux d’urbanisation atteint 27 % au début des années 1990, et est actuellement de
41 %. Selon les dernières projections des Nations unies (2018), l’urbanisation devrait se poursuivre, pour atteindre 50 % vers 2035 et 58 % en 2050 » (ibid, p 228). Cette urbanisation s’alimente particulièrement de la coissance démographique. « Entre 1990 et 2020, la population urbaine a été multipliée par plus de 3 (passant
de 136 millions à 459 millions)... Plus de 1,25 milliard d’Africains vivront en ville en 2050. L’Afrique subsaharienne s’urbanise donc clairement, et les villes absorberaient près de 80 % des habitants supplémentaires du continent d’ici 2050 » (ibid, p 229). C’est aussi une urbanisation qui s’accompagne d’un cadre de vie délabré, un chômage galopant, un désordre urbain exponentiel, un environnement de plus en plus pollué, etc.
Envisager le futur de l’Afrique avec sa croissance démographique actuelle, renvoie à se questionner sur la fabrique de ses villes dans les prochaines 3 décennies. Concrètement comment penser les villes africaines de demain ? La durabilité des villes africaines passe par une bonne planification qui se donne la finalité d’en finir avec les bidonvilles, le désordre urbain et l’urbanisation anarchique. La planification dont il est question ici interpelle la gouvernance foncière (Ouafi, & Assako, 2018) et exige une bonne utilisation des documents d’urbanisme dans le respect de la réglementation internationale sur les villes durables. A cet effet, les modalités de mises en place des villes durables
(Esoh Elamé, 2016, 2022) en Afrique ne peuvent plus être repoussées.
Le présent colloque international, organisé par la commune d’arrondissement de Douala 1er (Cameroun) en collaboration avec la société camerounaise des géographes (SCG), s’interroge en profondeur sur les villes et communes durables en Afrique. Le colloque s’inscrit dans le cadre du projet projet Unesco heritage for Sustainable City (USC) financé par la Commission européenne qui voudrait faire de la commune de Douala 1er, une commune durable, intelligente, soucieuse de son patrimoine matériel et immatériel. Il est question d’élargir la focale au-delà du projet européen USC pour se
concentrer sur la problématique de la ville durable en Afrique en mobilisant des chercheurs, praticiens et experts provenant de différents champs disciplinaires.
La question de l’identité urbaine à construire, l’impératif de penser aujourd’hui la ville africaine de demain, sont des défis majeurs pour les générations présentes du continent noir. Il s’agira donc dans le cadre de ce colloque d’aborder certaines problématiques sociétales concernant le développement urbain dans le but immédiat de concevoir et proposer des outils et codes de lecture de ce que devrait être la ville durable africaine. Ce colloque va donc problématiser suffisamment sur les manières d’imaginer les villes africaines de demain en lien avec les Objectifs du développement durable. La fabrique de l’urbain est ici interrogée sur une variété de thématiques qui permettent de comprendre la complexité des villes africaines.
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